Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 07:11

MB900438301

L’AMITIÉ SELON LE PHILOSOPHE

 fleurs 173

fleurs autre020Une vertu de tous les temps ?

 

petale005

 

Les philosophes de l’Antiquité, Platon, Aristote… ou encore les Stoïciens, ont toujours fait un grand cas de l’amitié dont ils se sont plu à dégager le caractère privilégié.

Pour eux, l’amitié est une vertu, ou, tout au moins, s’accompagne de vertu ; elle est, de plus, indispensable à la vie.

 

fleurs autre020Qu’est-ce que l’amitié ?

fleurs autre020De quoi est-elle faite ?

fleurs autre020Est-ce un phénomène universel ?

 

Autant de questions posées par Aristote qui s’efforce d’y répondre.

 

Papillons-41

 

fleurs autre020L’amitié, une vertu

 

Il nous reste à traiter de l'amitié. L'amitié est une vertu, ou tout au moins, elle s'accompagne de vertu. De plus, elle est absolument indispensable à la vie : sans amis, nul ne voudrait vivre, même en étant comblé de tous les autres biens. Les riches eux-mêmes, ceux qui possèdent les charges et le pouvoir suprême, ont, semble-t-il, tout particulièrement besoin d'amis. A quoi leur servirait d'être ainsi comblés de biens, si on les privait de la faculté de faire le bien qui s'exerce à l'égard des amis, et qui est alors particulièrement louable ? Comment aussi, sans amis, surveiller et garder tant de biens ? Plus ils sont nombreux, plus leur possession est incertaine.

 

Dans la pauvreté et les autres infortunes, on pense généralement que les amis constituent le seul refuge. Aux jeunes gens l'amitié prête son concours pour leur éviter des fautes ; aux vieillards elle vient en aide pour les soins que demande leur état et elle supplée à l'incapacité d'agir à laquelle les condamne leur faiblesse ; quant aux hommes dans la force de l'âge, elle les stimule aux belles actions. Le poète parle de « deux êtres qui marchent unis ». Et effectivement on est ainsi plus fort pour penser et pour agir.

 

L'amitié est, semble-t-il, un sentiment inné dans le cœur du créateur à l'égard de sa créature et dans celui de la créature à l'égard du créateur. Il existe, non seulement chez les hommes, mais encore chez les oiseaux et chez la plupart des êtres vivants, dans les individus d'une même espèce les uns à l'égard des autres, et principalement entre les hommes. De là les éloges que nous décernons à ceux qu'on appelle des « philanthropes ». On peut constater, même au cours de voyages, quelle familiarité et quelle amitié l'homme nourrit à l'égard de l'homme. 

 

110 F 8680614 j9fNHIp5noZUGRTAom3tqxpqz4C0yO0Y

 

fleurs autre020Amitié, justice, paix

 

L'amitié semble encore être le lien des cités et attirer le soin des législateurs, plus même que la justice. La concorde, qui ressemble en quelque mesure à l'amitié, paraît être l'objet de leur principale sollicitude, tandis qu'ils cherchent à bannir tout particulièrement la discorde, ennemie de l'amitié. D'ailleurs, si les citoyens pratiquaient entre eux l'amitié, ils n'auraient nullement besoin de la justice ; mais, même en les supposant justes, ils auraient encore besoin de l'amitié; et la justice, à son point de perfection, paraît tenir de la nature de l'amitié.

 

L'amitié est nécessaire. Que dis-je ? Elle est admirable ; nous ne ménageons pas nos éloges à ceux qui en ont le culte et le grand nombre d'amis constitue un des avantages les plus honorables — quelques-uns même sont d'avis que c'est tout un d'être honnête homme et ami sûr.

 

Les discussions que suscite l'amitié sont nombreuses : les uns la fondent sur une sorte de ressemblance et disent que se ressembler, c'est s'aimer. De là les proverbes : le semblable est attiré par le semblable ; le geai avec le geai, et autres manières de dire. D'autres, par contre, déclarent que tous ceux qui ont quelque ressemblance se comportent les uns avec les autres en véritables potiers. Et, à ce sujet, ils remontent plus haut et cherchent une explication tirée de la nature extérieure. Euripide avance que : « La terre desséchée désire la pluie et le ciel majestueux, rempli de pluie, est possédé du désir de se répandre sur la terre. » Pour Héraclite, l'utile naît du contraire, la plus belle harmonie naît du contraire, et tout provient de la Discorde. En opposition avec les précédents, d'autres, et particulièrement Empédocle, affirment que le semblable tend à s'unir au semblable. 

 

fleurs autre020Universalité

 

Parmi ces difficultés, laissons de côté celles qui ont trait à la nature extérieure ; ce n'est pas l'objet de notre présente étude. Examinons celles qui se rapportent à la nature de l'homme et qui concernent les mœurs et les passions. Demandons-nous, par exemple, si l'amitié existe chez tous les hommes ? S'il est impossible que des gens pervers éprouvent de l'amitié ? Si l'amitié existe sous une forme ou sous plusieurs ? Ceux qui n'admettent qu'une seule espèce d'amitié, sous prétexte qu'elle est susceptible de degrés, ont recours à un indice peu probant : il existe des choses spécifiquement différentes, comme nous l'avons dit plus haut, qui présentent des degrés différents. 

(Source : Aristote, Éthique de Nicomaque, Livre VIII)

 

DEC 073C

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 07:38

oeil6

L’ÉCOLE EN DÉBAT

 graphisme-3d-5

Pour l’école de la République, volonté et lucidité

 

028.gif

 

Les notes et la notation, le redoublement, les rythmes scolaires… beaucoup de mots, peu de résultats.

 

gif anime puces 028L’échec scolaire, faiblesse majeure du système

 

L’essentiel n’est-il pas de réfléchir en permanence, sereinement, lucidement, aux causes de l’échec scolaire (dont on parle fort peu) et aux moyens de le prévenir ? Et faire que l’école soit le lieu de la réussite de tous, sinon celui d’une réelle égalité sociale, pendant et après la scolarité, bref, lieu par excellence de correction et non de reproduction des inégalités sociales ?

 

gif anime puces 028École de l’enracinement et de l’ouverture, adaptée à son environnement, à son temps.

 

022 

Comment notre école et notre système d'enseignement, tous cycles confondus, préparent-ils à l'entrée dans ce monde de la performance ? Comment agir sur ce monde de compétitivité et de performance effrénée, en vue de l'adapter à notre école ? Comment inventer un nouveau mode de rapports où la coopération et la saine émulation l'emportent sur la compétition sans merci ?

 

En attendant, faut-il dans nos établissements, continuer à siéger dans des conseils de classe dont la finalité échappe aux enseignants eux-mêmes ? A émettre des avis dont ni l'administration, ni les familles, encore moins les élèves ne tiennent compte ? Faut-il continuer de fermer les yeux face au gâchis qui caractérise le cursus du collège ? Car il est de notoriété publique que les 15% d'enfants qui entrent en 6e sans savoir ni lire ni écrire correctement sont aussi les 15% d'élèves qui sortent du cycle du collège quatre ans plus tard sans savoir lire et écrire correctement, malgré le dévouement des enseignants et les soins intensifs prodigués car, même lorsque le constat a été établi que ces enfants ne savent ni lire ni écrire correctement, que les lacunes accumulées en amont persistent ou ne sont que partiellement comblées, ils graviront les échelons de classe en classe parce que le système l'exige. Alors, ils passent et sortent sans bagages ni références scolaires ou culturels.

livre_024.gif

 

gif anime puces 028Collège unique ou collège inique ?

 

Le collège unique en l'état n'est plus seulement un échec, mais une aberration, dès lors qu'il devient inique. Il serait temps de le reconnaître au grand jour afin d'en tirer les conséquences en rénovant, au terme d'un débat national le plus large possible, le collège dans ses objectifs et ses contenus, en précisant ses missions, en créant filières et passerelles pour racheter et aider les plus faibles des élèves sans pénaliser les autres. Ce serait aussi un moyen d'assurer l'égalité des chances au nom de laquelle se perpétue une forme de sélection implicite qui s'apparente plutôt à l'hypocrisie, contraire à la volonté d'aider le plus grand nombre à réussir. Un tel débat ne peut se faire en trois semaines. Le collège unique doit nécessairement éclater, mais dans la transparence, au bénéfice de tous. Il reste, jusqu'à nouvel ordre, « coproducteur » de délinquance ou de mal être social de nombre de jeunes On pourrait, tout en maintenant la structure et la dénomination du collège unique, multiplier les filières, les passerelles entre elles et l'enseignement général classique, remplacer, dans son fonctionnement, collège unique par collège pour tous.

 

gif anime puces 028Illettrisme ou analphabétisme : handicap majeur. 

 

En tout état de cause, une attitude courageuse et salutaire pour l'école consisterait à ne plus admettre en 6e ceux qui ne maîtrisent pas les bases fondamentales de la lecture et de l'écriture. Et prévoir, pour ces cas, au seuil du collège, des structures de remédiation et de remise à niveau adaptées avant l'accès à la 6e afin de leur éviter les difficultés illustrées dans le témoignage suivant :

 

A 47 ans, je sors enfin de l'illettrisme

 

J-R M. a quitté le système scolaire à 16 ans, sans savoir lire ni écrire. Vingt-sept ans plus tard, il a poussé la porte d'une association d'aide aux illettrés, à Morlaix (Finistère). Sa seconde naissance, dit-il. Cet ancien salarié d'un abattoir de volailles nous raconte le courage et la ruse nécessaires pour surmonter ce handicap social que même ses enfants ignoraient.

 

« Je suis rentré à l'école publique de Guerlesquin à l'âge de 5-6 ans. En classe, je m'appliquais du mieux que je pouvais. J'étais émerveillé par les majuscules. Mais je n'ai jamais réussi à franchir le passage qui consistait à relier les lettres entre elles pour former des syllabes. Pour moi, c'était incompréhensible. Je sentais bien que mon retard scolaire était dévalorisant pour ma famille. En tant qu'enfant, j'ai lu dans le regard de certains adultes que je ne valais rien. Ça m'a fait très mal, j'avais honte. Au bout d'un certain temps, on a décidé de me donner des cours particuliers, mais, comme cela n'allait pas mieux, l'école a laissé tomber. On me mettait au fond de la classe et je venais avec le groupe quand je sentais que j'étais à même de comprendre.

 

Je ne peux pas dire que j'ai été maltraité. J'avais des camarades comme les autres. Mais je ne pouvais pas entrer dans les conversations parce que j'avais peur que l'on aborde des sujets que je ne pourrais pas suivre. J'ai souvent pleuré en cachette. Au catéchisme, je ramassais des raclées. Jai perdu mon père à l'âge de 13 ans ; cela n'a fait que détériorer ma scolarité déjà désastreuse. Là où ma mère a été vraiment blessée, c'est quand le mot handicapé a été prononcé à mon propos. J’étais handicapé de la lecture. Je finissais par passer dans la classe supérieure, non pas en fonction de mes progrès, mais à cause de mon âge.

 

J'ai commencé à me sentir mieux en sixième de transition. On travaillait beaucoup en groupe. Et comme j'étais curieux de tout, j'avais quelque chose à apporter, pourvu qu'un autre l'écrive. Tu sais, un illettré n'est pas plus bête qu'un autre. Jai fini ma scolarité à 16 ans, sans pouvoir passer de CAP. Une semaine après, j'étais à la chaîne d'abattage de volailles chez Tilly, à Guerlesquin (Finistère). Au jour le jour, cela n'a jamais été évident. J'étais incapable de lire les notes de service. Heureusement, la secrétaire m'aidait en douce. Je ne voulais pas que cela se remarque. Par exemple, pour la visite médicale, je savais reconnaître mon nom sur la liste, mais je ne savais pas qui passait avant et derrière moi. Il fallait tout le temps s'adapter et, au fur et à mesure de la modernisation, c'est devenu de plus en plus difficile. Maintenant, l'écrit est partout.

 

Ma vie a été une chasse permanente aux astuces pour dissimuler mon handicap. Pour les courses, j'évitais les endroits où il fallait payer par chèque. A la caisse, j'avais toujours la crainte qu'on me présente un papier à remplir : un bon de tombola, par exemple. Je ne pouvais lire ni un panneau routier ni une affiche. Quand mon employeur m'envoyait chercher quelque chose dans une autre entreprise, il m'arrivait de faire un crochet par la maison pour demander à ma femme de m'aider. Pour le Code de la route, j'ai dû bûcher énormément pour mémoriser les images et apprendre les textes par cœur. Ce sont mes sœurs qui m'ont aidé. Je l'ai raté de peu la première fois et je l'ai eu à la seconde tentative. A l'épreuve de conduite, je n'avais qu'une peur, c'est que l'inspecteur me demande de lire une plaque d'immatriculation, Heureusement, il ne l'a pas fait.

 

En 1986, j'ai commencé à avoir des problèmes de santé. Dans la nouvelle usine d'abattage, après la reprise par le groupe Bourgoin, on m'a fait passer d'un poste à l'autre. Les cadences sont devenues infernales. Ma tendinite s'est aggravée. C'est très douloureux. Après l'intervention chirurgicale, je n'ai jamais retrouvé de poste qui me convienne. D'après moi, l'usine n'a jamais vraiment voulu me reclasser. Au bout de 27 ans d'ancienneté, je me suis retrouvé dehors.

 

Après mon licenciement, cela a été la descente aux enfers ; j'avoue que j'ai souvent voulu passer de l'autre bord. Sur les conseils de mon kiné, je suis allé à l'atelier Cloé (Compter, Lire, s'Orienter, Ecrire) de Morlaix. C'est une association qui aide des étrangers ou des illettrés, comme moi, à apprendre à compter, lire et écrire. Je n'oublierai jamais la date du premier cours : le 21 juin 1999. Une révolution dans ma vie. C'est comme si j'étais né une seconde fois. Alors que j'avais tout perdu, j'ai trouvé des gens pour m'accueillir. Le formateur m'a expliqué qu'en poussant la porte de l'atelier, j'avais fait le plus dur. C'est vrai que j'étais allé là-bas la peur au ventre.

 

A 43 ans, je me suis mis à apprendre à lire et à écrire. En commençant avec des mots tout simples : chien, chat, se lever, se laver... Cette fois, j'ai commencé à gravir l'échelle, alors que je m'étais toujours tenu en dessous du premier barreau. Je continue à aller à l'atelier deux fois par semaine. Actuellement, j'apprends les temps, l'imparfait, le futur simple et le futur antérieur... Jai encore beaucoup de progrès à faire mais je suis déjà parvenu au-delà de ce que j'espérais.

 

Ce combat est aussi une victoire pour ma famille. C'est seulement quand je suis entré à Cloé que mes enfants ont découvert que j'étais illettré. Ma femme, une vraie mère poule, s'était arrangée pour qu'ils ne sachent jamais rien. Pour eux, cela a été une révolution, ils étaient fiers de m'aider. Mais j'essaie de me débrouiller tout seul. C'est à moi d'y arriver. Malgré mes ennuis de santé, j'espère retrouver du travail, au moins à mi-temps. Déjà, je me sens à nouveau utile. Avec mon formateur et quelques autres personnes, je suis en train de créer une association pour aller à la rencontre de gens qui souffrent d'un problème d’illettrisme…» (Ouest-France, 05/03/2003).

 

Ce témoignage est digne d'intérêt à plus d'un titre. Lorsqu'on fait passer l'élève de classe en classe, d'année en année, sans qu'il ait le niveau requis, et sans dispositif spécifique d'accompagnement permettant suivi et remédiation, à quoi le prépare-t-on ? Le fait-on réellement dans son intérêt ? Il ne s'agit pas de le garder à 18 ans en 5e, ni de le jeter à la rue à 12 ou 13 ans, mais de prévoir des filières et des parcours adaptés lui permettant de remonter la pente tout en assimilant la culture commune nécessaire.

 

Ce dont souffre-le plus le système, c’est la rigidité excessive. Ouverts, souples, révisables, personnalisés autant que possible, les programmes doivent être un cadre, non un carcan, et de moins en moins contraignant à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie des savoirs, avec le souci permanent de l’enracinement dans le socle commun de connaissances, et celui de l’ouverture à la société, à la science, à l’évolution, au monde.

 

gif anime puces 028Démocratisation et inégalités ?

 

La démocratisation de l'enseignement du collège a, en outre, généré l'inégalité et la sélection rampante. L'inertie de la hiérarchie scolaire, chefs d'établissement, inspecteurs, par volonté de masquer les difficultés ou par paresse intellectuelle, contribue à accentuer le phénomène de l'échec scolaire. La mission des enseignants en est rendue d'autant plus difficile. En posture inconfortable entre la hiérarchie administrative et les familles, beaucoup sont amenés de plus en plus à s'interroger ouvertement sur le contenu véritable de leur mission et sur les moyens de la réaliser.

 

(Source : Tidiane Diakité, France que fais-tu de ta République ?)

 

larepublique.jpg

Partager cet article
Repost0
21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 06:15

RUDYARD KIPLING

LE « PETIT D’HOMME »

Rudyard Kipling
Rudyard Kipling

.

 

 

Né en 1865, à Bombay, dans la colonie britannique de l’Inde, et mort à Londres en 1936, Rudyard Kipling est un écrivain populaire de la deuxième moitié du 19e à la première moitié du 20e siècle.

 

17

 

Surnommé le « Petit d’homme », il a dit de lui-même que le Destin avait distribué les cartes et qu’il ne lui était resté qu’à les jouer.

Il passe l’essentiel de son temps (avant l’âge de 40 ans) entre l’Inde et la Grande-Bretagne. Il découvre aussi le monde : Amérique, Afrique, Europe.

Ces voyages lui procurent le prodigieux trésor de connaissances, d’expériences, d’impressions, source de son inspiration d’écrivain, et d’une œuvre riche et variée.

 

17

 

Ses poèmes et récites (Le Livre de la Jungle, Kim…) mêlent la peinture de l’enfance à la célébration de l’empire colonial britannique.

Infatigable touche-à-tout, il obtient le Prix Nobel de littérature en 1907.

Il laisse à la postérité le fameux poème « If », « Si », à l’intention de son fils John, alors âgé de 12 ans, poème d’exhortation à la maîtrise de soi et au stoïcisme, bref, au courage d’être homme.

 

110 F 8623748 vzH0AuhTBYxujQRVdLxvpd07ygZh5Eur

 

Si

 

Si tu peux être en paix alors qu'autour de toi

Tous ont perdu la tête et t'en jettent le blâme,

Si tu peux t'affirmer quand tous doutent de toi

Mais comprendre leur doute au tréfonds de ton âme,

Si tu peux patienter sans que pèse l'attente

Ou subir le mensonge et ne jamais mentir,

Ou supporter la haine et ne jamais haïr,

Sans paraître trop bon, sans paroles savantes ;

 

Si tu peux faire un rêve sans qu'il te domine

Et si tu peux penser mais n'être pas penseur,

Si tu peux affronter le triomphe et la ruine

En tenant pour égaux ces deux grands imposteurs,

Si tu peux entendre ta propre vérité

Faussée par des coquins pour égarer les sots,

Voir l'œuvre de ta vie sombrer dans le chaos

Et puis la rebâtir de tes outils brisés ;

 

Si tu peux devant toi tous tes biens entasser

Et sur un coup de dés risquer de t'en défaire,

Les perdre en un instant et tout recommencer

Sans jamais souffler mot de ce destin contraire,

Si tu peux forcer ton cœur, tes nerfs, tes tendons

Depuis longtemps fourbus à servir jusqu'au bout

Et ne pas vaciller lorsque, vidé de tout,

Ta seule Volonté leur enjoint : « Tenez bon ! »

 

Si tu peux dans la foule épargner ta vertu

Ou aux côtés des rois garder le sens commun,

Par rivaux ou amis n'être pas abattu,

Si chacun à tes yeux compte comme un humain,

Si face au Temps cruel, tu peux sans artifice

User de chaque instant pour continuer ta course,

Tu auras en tes mains le monde et ses ressources

Et, plus que tout, tu seras un homme mon fils !

Traduit par Jean-François Ménard, 2009

 papillon 040

 

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 07:22

arbre3

ENTRE MORTS ET VIVANTS, ÉTONNANTES RÉSONANCES

graphisme-3d-5 

Chaîne de la vie ou identité première des peuples

 graphisme-3d-5

 

Thème éternel et universel que celui des rapports entre les morts et les vivants.

 

Quelle place pour les Ancêtres parmi les vivants ? Quel rôle de ceux qui ne sont plus auprès de ceux qui sont encore ?

 

 

bouton 006Où sont-ils ? Que font-ils ?

Vision

Du poète africain au scientifique européen.

 

doc1-copie-12.jpg

 

Souffles

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres

La Voix du Feu s'entend,

Entends la Voix de l'Eau.

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots :

C'est le Souffle des Ancêtres.

 

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :

Ils sont dans l'Ombre qui s'éclaire

Et dans l'ombre qui s'épaissit.

Les Morts ne sont pas sous la Terre :

Ils sont dans l'Arbre qui frémit,

Ils sont dans le Bois qui gémit,

Ils sont dans l'Eau qui coule,

Ils sont dans l'Eau qui dort,

Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule

Les Morts ne sont pas morts.

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres

La Voix du Feu s'entend,

Entends la Voix de l'Eau.

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots :

C'est le Souffle des Ancêtres morts,

Qui ne sont pas partis

Qui ne sont pas sous la Terre

Qui ne sont pas morts.

 

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :

Ils sont dans le Sein de la Femme,

Ils sont dans l'Enfant qui vagit

Et dans le Tison qui s'enflamme.

Les Morts ne sont pas sous la Terre :

Ils sont dans le Feu qui s'éteint,

Ils sont dans les Herbes qui pleurent,

Ils sont dans le Rocher qui geint,

Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure. 

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres,

La Voix du Feu s'entend.

Entends la Voix de l'Eau

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots,

C'est le Souffle des Ancêtres.

 

Il redit chaque jour le Pacte,

Le grand Pacte qui lie,

Qui lie à la Loi notre Sort,

Aux Actes des Souffles plus forts

Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,

Le lourd Pacte qui nous lie à la vie.

La lourde Loi qui nous lie aux Actes

Des Souffles qui se meurent

Dans le lit et sur les rives du Fleuve,

Des Souffles qui se meuvent

Dans le Rocher qui geint et dans l'Herbe qui pleure

Des Souffles qui demeurent

Dans l'Ombre qui s'éclaire et s'épaissit,

Dans l'Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit

Et dans l'Eau qui coule et dans l'Eau qui dort,

Des Souffles plus forts qui ont pris

Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,

Des Morts qui ne sont pas partis,

Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres,

La Voix du Feu s'entend,

Entends la Voix de l'Eau

Ecoute dans le Vent

Le Buisson en sanglots,

C'est le Souffle des Ancêtres.

Birago Diop, Leurres et Lueurs.

 

doc2-copie-12.jpg

 

 

« Quand la mémoire va chercher du bois mort

elle ramène le fagot qui lui plaît »

Birago Diop

 

 

bouton 006Les morts, racines des vivants

 

« L’ensemble des idées, des sentiments que tous les individus d’un même pays apportent en naissant, font l’âme d’un peuple. Invisible dans son essence, cette âme est très visible dans ses effets, puisqu’elle régit en réalité toute l’évolution d’un peuple.

 

On peut comparer un peuple à l’ensemble des cellules qui constituent un être vivant. Ces milliards de cellules ont une durée très courte alors que la durée de l’être formé par leur union est relativement longue. Cette dernière est celle du peuple dont il est né, qu’il contribue à perpétuer, et dont il dépend toujours. »

Gustave Le Bon

 

bouton 006Ils guident les vivants

 

doc3-copie-9

 

« Le peuple est donc considéré comme un être permanent, affranchi du temps. Cet être permanent est composé non seulement des individus vivants qui le constituent à un moment donné, mais aussi de la longue série des morts qui furent ses ancêtres. Pour comprendre la vraie signification du peuple, il faut le prolonger à la fois dans le passé et dans l’avenir. »

 

bouton 006Plus nombreux et plus puissants

 

doc4-copie-10

 

« Infiniment plus nombreux que les vivants, les morts sont aussi infiniment plus puissants qu’eux. Ils régissent l’immense domaine qui tient sous son empire toutes les manifestations de l’intelligence et du caractère.

C’est par ses morts, beaucoup plus que par ses vivants qu’un peuple est conduit. C’est par eux seuls qu’il est fondé. Siècle après siècle, ils ont créé nos idées et nos sentiments, et, par conséquent, tous les mobiles de notre conduite. »

 

bouton 006Les seuls maîtres

 

arbre-de-vie.jpg

 

« Les générations éteintes ne nous imposent pas seulement leur condition physique, elles nous imposent aussi leurs pensées. Les morts, sont les seuls maîtres incontestés des vivants. Nous portons le poids de leurs fautes, nous recevons la récompense de leurs vertus… »

Gustave Le Bon

 

doc6-copie-4.jpg

 

 

« Certes, un sujet merveilleusement vain,

divers et ondoyant, que l’homme. »

Montaigne

 

Partager cet article
Repost0
31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 07:05

afrique1

POURQUOI DES COLONIES ?

 

doc1-copie-11

 

L’épidémie coloniale au XIXe siècle :

la course aux territoires exotiques

 

doc2-copie-11.jpg

 

gif anime puces 029Justifications : les dits et les non-dits

 

doc3-Jules-Ferry.jpg

Jules Ferry

 

Je dis que cette politique coloniale est un système [...] ; qu'il repose sur une triple base, économique, humanitaire, et politique [...].

 

1 — Au point de vue économique, pourquoi des colonies ?

La forme première de la colonisation, c'est celle qui offre un asile et du travail au surcroît des pays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante. Mais il y a une autre forme de colonisation : c'est celle qui s'adapte aux peuples qui ont ou bien un superflu de capitaux ou bien un excédent de produits.

 

[...] Un pays qui laisse échapper un large flot d'émigration n'est pas un pays heureux, un pays riche, et ce n'est pas un reproche à faire à la France, [...] que de remarquer qu'elle est de tous les pays de l'Europe celui qui a le moins d'émigrants. Mais il n'y a pas que cet intérêt dans la colonisation. Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux [...].

 

[...] Je dis que la France, qui a toujours regorgé de capitaux et en a exporté des quantités considérables à l'étranger [...] a intérêt à considérer ce côté de la question coloniale.

 

Mais, messieurs, il y a un autre côté plus important de cette question [...]. La question coloniale, c'est, pour les pays voués par la nature même de leur industrie à une grande exportation, comme la nôtre, la question même des débouchés [...].

Au temps où nous sommes et dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d'une colonie, c'est la création d'un débouché. Il suffit que le lien colonial subsiste entre la mère patrie qui produit et les colonies qu'elle a fondées, pour que la prédominance économique accompagne la prédominance politique [...].

 

[…]

 

Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures [...].

 

3 — La vraie question, Messieurs, la question qu'il faut poser, et poser dans des termes clairs, c'est celle-ci : est-ce que le recueillement qui s'impose aux nations éprouvées par des grands malheurs doit se résoudre en abdication ? Et parce qu'une politique détestable, visionnaire et aveugle, a jeté la France où vous savez, est-ce que les gouvernements qui ont hérité de cette situation malheureuse se condamneront à ne plus avoir aucune politique européenne ? Est-ce que, absorbés par la contemplation de cette blessure, qui saignera toujours, ils laisseront tout faire autour d'eux ; est-ce qu'ils laisseront aller les choses ; est-ce qu'ils laisseront d'autres que nous s'établir en Tunisie, d'autres que nous faire la police à l'embouchure du Fleuve Rouge [...]. Est-ce qu'ils laisseront d'autres se disputer les régions de l'Afrique équatoriale ? Laisseront-ils aussi régler par d'autres les affaires égyptiennes qui, par tant de côtés, sont des affaires vraiment françaises ? Je sais, Messieurs, que cette théorie existe ; je sais qu'elle est professée par des esprits sincères, qui considèrent que la France ne doit avoir désormais qu'une politique exclusivement continentale. [...]

Messieurs, dans l'Europe telle qu'elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, les uns par les perfectionnements militaires ou maritimes, les autres par le développement prodigieux d'une population incessamment croissante, dans une Europe, ou plutôt dans un univers ainsi fait, la politique de recueillement ou d'abstention, c'est tout simplement le grand chemin de la décadence ! Les nations, au temps où nous sommes, ne sont grandes que par l'activité qu'elles développent [...].

Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, en se tenant à l'écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme une aventure toute expansion vers l'Afrique ou vers l'Orient, vivre de cette sorte, pour une grande nation, croyez-le bien, c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième et au quatrième.

Jules Ferry, Discours devant les députés, 28 juillet 1885.

 

gif anime puces 029Faire adhérer les Français à l’expansion coloniale

 

doc4-Hubert-Lyautey.jpg

Hubert Lyautey

 

Aimer nos colonies. On ne peut faire connaître nos colonies sans en même temps les faire aimer. L'histoire de leur fondation, celle de leur développement, des perspectives de leur avenir sont autant d'éléments de l'histoire de France elle-même qui doit toucher le cœur de tous les Français. Le devoir colonial est devenu une forme du devoir civique et patriotique. Aimer la France, c'est aimer la plus grande France, celle qui n'est pas enfermée dans ses frontières, mais qui rayonne dans toutes les parties du monde. Ces immenses domaines d'outre-mer ont besoin d'hommes —de cerveaux, de cœurs et d'énergies— pour les mettre en valeur. La tâche n'offre pas que des profits. Elle exige du dévouement, de l'abnégation, de l'esprit de sacrifice. Or, notre faible natalité, ainsi que l'agrément de l'existence dans un des pays les plus favorisés du monde sont un obstacle à l'expatriation. Pour trouver des coloniaux, il faut éveiller des enthousiasmes.

MARÉCHAL LYAUTEY, 1929.

 

gif anime puces 029Et les autres ?

 

gif anime puces 581Point de vue britannique selon Chamberlain, ministre britannique des colonies.

 

doc5-Joseph-Chamberlain.jpg

Joseph Chamberlain

 

Joseph CHAMBERLAIN, homme politique anglais (1839-1914). Ce manufacturier de Birmingham devint maire de sa ville, député, puis secrétaire au Colonial Office de 1886 à 1903 ; craignant en particulier la concurrence de l’industrie allemande, Chamberlain était partisan d'un système de préférence coloniale : l’Angleterre et ses colonies formeraient un ensemble économique dans lequel le libre échange serait maintenu ; mais il serait protégé contre la concurrence des produits étrangers par le rétablissement des droits de douane.

 

bouton 006Autre argument

 

« Une nation est comme un individu : elle a des devoirs à remplir et nous ne pouvons plus déserter nos devoirs envers tant de peuples remis à notre tutelle... C’est notre domination qui, seule, peut assurer la paix, la sécurité et la richesse à tant de malheureux qui, jamais auparavant ne connurent ces bienfaits. Et c'est en achevant cette œuvre civilisatrice que nous remplirons notre mission nationale, pour l'éternel profit des peuples à l'ombre de notre sceptre impérial. »

Chamberlain devant la Chambre des Communes, 1886.

 

gif anime puces 581Bismarck, le chancelier allemand, revendique le droit de son pays à coloniser.

 

doc6-Otto-von-Bismarck.jpg

Otto von Bismarck

 

L’Allemagne, occupée à faire son unité et à établir sa domination sur le centre de l'Europe, a tardé à se lancer dans la politique coloniale. Vers 1880, elle commence à remettre en cause le partage du monde, qui lui semble bien trop favorable aux Français et aux Anglais. Alors est élaboré la doctrine de « l'espèce vital ».

 

« Un peuple a besoin de terre pour son activité, de terre pour son alimentation. Aucun peuple n'en a autant besoin que le peuple allemand qui se multiplie si rapidement, et dont le vieil habitat est devenu dangereusement étroit. Si nous n’acquérons pas bientôt de nouveaux territoires, nous irons inévitablement à une effrayante catastrophe. Que ce soit au Brésil, en Sibérie, en Anatolie ou dans le sud de l'Afrique, peu importe, pourvu que nous puissions de nouveau nous mouvoir en toute liberté et fraîche énergie, pourvu que nous puissions à nouveau offrir à nos enfants de la lumière et de l'air d'excellente qualité en quantité abondante.

 

Ce qu'il faut à l'Allemagne, ce sont donc non des colonies de peuplement, mais des colonies d'exploitation, dans lesquelles puisse s'employer l’énergie active des jeunes gens des classes moyennes et qui fournissent de larges débouchés aux produits de l'industrie germanique ». 

 

gif anime puces 581Et l’Italie ?

 

N’a-t-elle pas droit à sa part ?

Elle réclame depuis le début des années 1880, un partage « équitable » du gâteau africain. Avec la France, de 1880 aux années trente, aussi bien au sujet de la Tunisie que de l’Ethiopie, de l’Erythrée ou de la Somalie, la preuve est faite qu’entre nations d’Europe, il existe une autre voie que celle de la canonnière pour régler les différends coloniaux, du moins avant la Deuxième Guerre mondiale, mais, de quelle façon !

 

doc7-Benito-Mussolini.jpg

Benito Mussolini

 

Actes signés le 7 janvier 1935

par le Chef du gouvernement italien

et le Ministre des Affaires étrangères de France

 

I

Déclaration générale

 

Le ministre des Affaires étrangères de la République française et le chef du gouvernement italien :

 

Considérant que les conventions en date de ce jour ont assuré le règlement des principales questions que les accords antérieurs laissaient pendantes entre eux, et notamment de toutes questions relatives à l'application de l'article 13 de l'accord de Londres du 26 avril 1915 ; 

Considérant que les questions litigieuses qui pourraient surgir à l'avenir entre leurs gouvernements trouveront leur issue soit par la voie des pourparlers diplomatiques, soit par les procédures établies par le pacte de la Société des Nations, le statut de la Cour permanente de justice internationale et l'acte général d'arbitrage ;

Déclarent la détermination de leurs gouvernements de développer l'amitié traditionnelle qui unit les deux nations et de collaborer, dans un esprit de mutuelle confiance, au maintien de la paix générale.

En vue de cette collaboration, ils procéderont entre eux à toutes les consultations qu'exigeraient les circonstances.

 

Fait en double exemplaire.

 

Rome, le 7 janvier 1935.

 

Pierre Laval                                                    Mussolini.

 

 

ligne 1 040

 

Frontières entre l'Erythrée

et la Côte française des Somalis

 

Article 4

 

Le tracé suivant sera substitué à la délimitation établie entre l'Érythrée et la Côte française des Somalis par les protocoles de Rome en date des 24 janvier 1900 et 10 juillet 1901 :

- de Der Éloua sur le détroit de Bab-El-Mandeb une ligne droite rejoignant l'Oued Weima immédiatement en aval de Daadato.

Ce tracé est indiqué sur la carte n° 2 jointe au présent traité.

 

Article 5

 

Des commissaires spéciaux, délégués à cet effet par les deux gouvernements, procéderont sur les lieux, d'après les données énoncées à l'article précédent, à une démarcation effective. Ils soumettront aux deux gouvernements, en même temps que le résultat de leurs travaux, un projet d'accord sur les dispositions à prendre pour assurer d'une manière efficace la police dans la zone frontière et pour y régler l'utilisation des pâturages et des points d'eau par les populations indigènes.

 

Article 6

 

La France reconnaît la souveraineté de l'Italie sur l'île de Doumeirah et les îlots sans nom adjacents à cette île.

 

Article 7

 

Le présent traité sera ratifié et les ratifications seront échangées à Rome dans le plus bref délai possible. Il entrera en vigueur le jour de l'échange des ratifications.

En foi de quoi, les plénipotentiaires susnommés ont signé le présent traité, établi en double exemplaire, et y ont apposé leurs cachets.

Fait à Rome, le 7 janvier 1935.

 

Pierre Laval                                             Mussolini.

 

 

doc8-copie-1.jpg

Partager cet article
Repost0
24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 07:54

afrique1

AUTOUR DE L’IDÉE COLONIALE, OPINIONS ET DÉBATS

 j0430836.jpg

 

Années trente, apogée du système colonial

 

doc1-copie-10.jpg

La plus grande France

 

doc2-copie-10.jpg

 

 

gif anime puces 029Apogée

 

Les années trente sont un moment particulier dans l’histoire de la colonisation contemporaine, celle qui prend ses racines dans le premier tiers du XIXe siècle.

 

Pour toutes les puissances coloniales, la Grande-Bretagne, comme la France, les années trente sont incontestablement la période faste de la colonisation. Les colonies sont partout dans la vie quotidienne : de l’alimentation (la banane s’est imposée et sa consommation augmente en flèche d’année en année), à la culture populaire, de la littérature au cinéma et à la publicité. La fiction aussi s’empare de la thématique coloniale…

 

C’est le temps du colonialisme populaire et exotique. L’Afrique se taille une place de choix dans cette mode exotique et accapare une partie des medias.

 

doc3-copie-8.jpg

 

C’est dans ce contexte que survient l’exposition coloniale internationale de Vincennes en 1931, précédée de celle de Wimbley à Londres en 1924-1925.

 

doc2-.jpg

 

gif anime puces 029Tous à Vincennes !

 

 

L’exposition de Vincennes connut un succès inégalé dans ce genre de manifestation depuis le XIXe siècle, détrônant ainsi celle de Wimbley, alors considérée comme la plus importante de tous les temps.

 

Vincennes, c’est l’apothéose. 8 millions d’entrées en à peine quelques mois et en six mois, 33 millions d’entrées ! Un afflux de visiteurs venant de toute l’Europe et même d’Asie.

 

Vincennes se voulait la vitrine de la colonisation française. L’exposition devait justifier le bien-fondé de cette colonisation et souligner son excellence, son apport à la nation et aux peuples colonisés.

 

Vincennes c’est l’apothéose de l’empire colonial français, le reflet de la « plus grande France ».

 

doc4-copie-9.jpg

 

gif anime puces 029Un combat d’arrière-garde ?

 

Mais Vincennes, c’est aussi pour les opposants à la colonisation, l’occasion de s’exprimer et de se faire connaître. De nombreux mouvements anticolonialistes, parmi lesquels les surréalistes, ont voulu saisir cette opportunité de développer une contre-propagande coloniale en organisant ce qu’ils nommèrent une « contre-exposition de Vincennes », qui connut peu de succès : moins de 5000 entrées en tout, et qui se voulait une libre tribune pour dénoncer les méfaits du colonialisme.

 

Néanmoins cet événement considéré comme mineur en 1931 permit une prise de conscience à l’origine d’un autre regard sur la colonisation, qui se manifestera avec plus d’ampleur au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.

 

colere1.jpg

 

La réaction du surréaliste belge Albert Valentin, s’inscrit dans ce mouvement.

 

« Le surréaliste belge Albert Valentin se dresse contre les commémorations, les anniversaires d'événements historiques condamnables à ses yeux. Il s'en prend à l'Exposition coloniale qui doit avoir lieu à Vincennes quelques mois plus tard.

Nous assisterons donc à l'apothéose du massacre organisé ; de la chicote ; du trafic de la peau ; du travail forcé ; de la persuasion par la drogue, l'alcool et les balles ; de la mainmise sur l'or, l'étain, le coton, le caoutchouc, le pétrole. Soit. J'espère qu'on ne négligera pas de faire la part belle au rôle des missions religieuses, dans la très large mesure où il a contribué à l'abêtissement irrémédiable et à la corruption de plusieurs peuplades sauvages. Car en quelque lieu de la terre qu'il soit possible d'exercer impunément un brigandage profitable, on peut être assuré de rencontrer Dieu et ses ministres. Pourtant, en dépit de lui, en dépit d'eux, il ne semble plus que les choses aillent toutes seules, en ce moment. Elles vont même plutôt mal, plutôt bien en Chine, en Indochine, en Egypte. Et ces histoires-là, quoi qu'il se produise, ne sont pas de celles qui finiront en chansons. »

Le Surréalisme au service de la révolution, n° 1, 1930.

 

 

doc6-copie-3.jpg

 

Partager cet article
Repost0
17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 07:08

 

afrique1

PROPAGANDE COLONIALE

j0430836.jpg 

Les Belges au Congo

 

fleuve Congo

Fleuve Congo

 

gif anime puces 029Le Congo à l’arrivée des Belges

 

doc1-copie-9.jpg

 

Tintin au Congo

 

« Les Belges, en pénétrant au Congo, se trouvaient en pleine barbarie. La guerre était quasi permanente entre les tribus ; l'anthropophagie sévissait dans la presque totalité du Haut-Congo ; les traitants arabes terrorisaient les régions orientales. Des usages incompatibles avec les premiers principes de notre civilisation étaient de pratique courante : des sacrifices humains, des ordalies sous forme d'épreuve du poison, des exécutions barbares et des mutilations pour des fautes, à nos yeux souvent légères ou même imaginaires, telles que des faits de sorcellerie. Des despotes, dont le pouvoir n'avait d'autre rival que celui du sorcier, disposaient arbitrairement des biens et de la vie de leurs sujets. Les Belges sont venus ; ils ont occupé et pacifié le territoire, supprimé la traite et l'esclavage, organisé la justice, construit des routes, des chemins de ter, des lignes télégraphiques, lancé des bateaux sur les rivières, ouvert des écoles, enseigné les métiers, créé des stations agricoles, bâti des hôpitaux. »

(A. Major Cayen, Au service de la colonie, Bruxelles, 1939.)

 

doc2-trav-forces.GIF

 

Partager cet article
Repost0
10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 07:26

afrique1

EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS 1830-1962

 j0430836.jpg

En colonie, mythes et exotisme

 

doc1-copie-8.jpg

 

gif anime puces 029Imaginaire et exotisme

 

doc2-copie-9.jpg

Les Algériennes, peinture orientaliste (XIXe siècle)

 

doc3-copie-7.jpg

Exposition coloniale. Paris, Champ de Mars, 1900.

 

doc4-copie-8.jpg

Exposition coloniale nationale. Marseille, 1922.

 

doc5-copie-8.jpg

Exposition coloniale internationale. Paris, Vincennes, 1931.

 

gif anime puces 029Au service de la France

 

doc6-copie-2.jpg

Pour la plus grande France

 

doc7-copie-1.jpg

Le drapeau français hissé à Fachoda (1898)

 

doc7-.jpg

Régiment de l’Armée d’Afrique (1891)

 

doc8.jpg

189 000 tirailleurs sénégalais dans la Première Guerre mondiale

 

gif anime puces 029Au service de la publicité

 

doc9.jpg

Médecine et exotisme

 

doc10-copie-1.jpg

Air France dans le ciel africain (1950). Tradition et modernité.

 

gif anime puces 029Au service de l’économie

 

doc11.jpg

 

doc12.jpg

Les ressources de l’empire colonial

 

doc13.jpg

 

doc14.jpg

La France et son Empire

 

ligne 1 0040001.gif

Partager cet article
Repost0
3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 07:17

afrique1

VOYAGE EN COLONIE XIXe-XXe SIECLE

 

doc1-copie-7.jpg

 

Les temps premiers : conquête et pacification

 

doc1-.jpg

  Face à face

 

doc2-copie-8.jpg

La prise d’Alger (1835)

 

doc3-copie-6.jpg

« Pacification »

 

doc4-copie-7.jpg

La mission Marchand au Congo (1898)

 

doc5-copie-7.jpg

La conquête du Dahomey (1892)

 

doc6-copie-1.jpg

La campagne de Madagascar (1896)

 

doc7.jpg

Contre l’expansion coloniale (1903)

 

gif anime puces 029La coloniale

 

doc8a.jpg   

  

 

 

 

 

Médecin 

 

 

 

 

 

 

 

doc8b

Caporal

 

doc8c.jpg

 

 

 

 

 

 

 

  Lieutenant

 

 

  doc9a.jpg 

Tirailleur sénégalais

doc9c.jpg   Tirailleur sénégalais

 

 

doc9b.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

  Encadreur

de tirailleurs sénégalais

 

 

 

 

 

 

 

doc10.jpg

Missionnaires au Congo (1905)

 

 

ligne 1 100

 

a287-copie-1.gif

 

Partager cet article
Repost0
27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 07:50

afrique1

INTERPRÉTATION DES CONSÉQUENCES DE LA CONFÉRENCE DE BERLIN (1884-1885) PAR UN BRITANNIQUE

j0430836.jpg 

À CHACUN SA PART

 

doc3 partage de l'Afrique

gif anime puces 029La grande mêlée

 

Quand la « mêlée pour l'Afrique » a suivi l'Acte de Berlin en 1885, la pression populaire réclamant que la Grande-Bretagne exige sa part, fut irrésistible. Il existait un sentiment largement partagé selon lequel, quelle que soit la valeur de nos possessions, celles-ci seraient perdues si d'autres nations venaient à prendre le contrôle de leurs arrière-pays et y imposaient des tarifs douaniers exorbitants. L'instinct de la Nation reconnaissait ainsi que la pérennité des empires résidait dans leur extension. L'importance vitale du contrôle des richesses tropicales avait déjà été comprise par les nations d'Europe ; la France, l'Allemagne, l'Italie, laissant de côté de leurs ambitions européennes réclamaient de grandes colonies en Afrique.

 

lion-brit.jpg

 

Quand la Grande-Bretagne prit part à la mêlée, elle reconnut volontiers les prétentions de l'Allemagne. Elle se tint à l'écart du Cameroun où pourtant, les chefs locaux avaient plus d'une fois réclamé sa protection. Elle renonça à réclamer des territoires qu'elle était en droit de revendiquer au Congo. (...). En Afrique orientale, elle se contenta d'une simple fraction du pays qu'offrait le sultan de Zanzibar.

 

La conférence de Berlin limita l'obligation d'une occupation effective aux seules côtes. Le délégué britannique avait bien proposé que cette disposition fût étendue à l'intérieur des terres mais il s'était heurté à une opposition générale, largement inspirée par les Français. (...). Le principe du « consentement volontaire des indigènes dont les terres aliénées » avait été défendu par le représentant américain et tacitement accepté par tous.

 

La conférence ayant refusé de traiter clairement le problème de l'acquisition des terres de l'intérieur, la théorie allemande de l'Hinterland fut progressivement acceptée. Ainsi, une puissance qui n'était installée que sur la côte pouvait prétendre bénéficier seule d'une zone d'influence politique illimitée dans l'intérieur. A l'évidence, aucune méthode ne pouvait être pire que celle-là pour créer des difficultés et le « sommet » fut atteint lorsque la France prétendit limiter les frontières du Nigéria sous prétexte que cette région constituait l'Hinterland de l'Algérie.

 

 

coq-gaulois2.jpg

 

gif anime puces 029De gré ou de force. Des frontières artificielles

 

Les puissances dans leur hâte de déterminer leurs « sphères d'influence » n'avaient pas toujours le temps de passer des traités avec les indigènes et elles estimaient qu'il était suffisant de le notifier aux autres pays en indiquant qu'il s'agissait de l'Hinterland de possessions déjà acquises. Elles étaient alors vaguement délimitées en fonction des longitudes et des latitudes sans tenir compte des limites entre tribus ou bien de la géographie. 

(F.D. Lugard, The dual mandate in British Tropical Africa, Londres 1922)

 

Afr-subsaha.jpg

L’Afrique subsaharienne en 1890

Partager cet article
Repost0